Paire de flambeaux Lille 1736 -1737

Paire de flambeaux Lille 1736 -1737 ; Pétronille Thérèse PACOT, Veuve TIRO

3771-21_1La maison de vente APONEM présentera le lundi 3 octobre une paire de flambeaux en argent, posant sur une base ronde filetée soulignée d’une moulure de godrons et gravée d’une armoirie.

L’ombilic à canaux tors et feuillages alternés, le fût à pans décorés de chutes de fleurons sur fond amati et motifs trilobés alternés, surmonté d’un nœud orné de trois mascarons qui représenteraient le roi Midas, le binet droit reprenant le décor de l’ombilic et souligné d’une moulure d’oves.

 

 

LILLE, 1736-1737 (lettre Y). Maître Orfèvre : La Veuve TIRON, née Pétronille-Thérèse PACOT (1688-1750). Hauteur : 23,3 cm. Poids : 1,107 kg.

Une paire similaire est conservée au Musée du Louvre (ancienne collection Puiforcat, Donation Stravros S. Niarchos, OA : 9683), une autre au Musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg (Inv. E. 10873). Elles sont reproduites dans l’ouvrage de Nicole Cartier « Les Orfèvres de Lille », Editions Peeters (N° 178 page 588) ainsi que dans l’ouvrage de Faith Dennis (N°453 page 289).

Il y a de légères variantes dans le modèle concernant le pied qui n’est pas bordé d’une moulure d’oves mais simplement mouluré. On retrouve ce même modèle de pied réalisé par la Veuve TIRON sur deux paires de flambeaux reproduites dans l’ouvrage de Madame Cartier (n° 179 et 180).

Objet d’usage dès le XVIIe indispensable à la vie quotidienne, la forme des flambeaux évolue : la base carrée à pans coupés et le fut à pans est le modèle le plus répandu jusqu’aux années 1780. Apparait ensuite un modèle à pieds contournés.

Elie Pacot réalise un modèle original en 1709-10 inspiré d’un modèle parisien à décor de trophées, de forme octogonale. Sa fille Pétronille orfèvre devenue veuve de Pierre Tiron réalisera entre 1735 et 1741 plusieurs paires de flambeaux identiques à celle présentée par la maison APONEM. Le pied est rond souligné de godrons torses, le fut orné de mascarons du roi Midas.

Une paire de flambeaux de l’orfèvre parisien Louis Dupérier de 1706 -1707 présente le même décor. Pierre Tiron, mari de Pétronille, est entré en apprentissage à Paris en mai 1701, son frère Jean-François également orfèvre fut reçu en 1707, ils connaissaient Louis Dupérier. Ces jeunes orfèvres échangeaient sur leurs projets, leurs dessins. Sans doute Pierre Tiron a été influencé par le modèle réalisé par Louis Dupérier.

Pierre Tiron quitte Paris et entre dans l’atelier d’Elie PACOT à Lille. Il épousera sa fille en 1707. A sa mort en 1731, Pétronille sa veuve continue à tenir son atelier et reprend ce modèle que son mari avait sans doute préalablement réalisé.

3771-21_5Ce modèle de flambeaux à mascarons illustrerait un des épisodes de la vie du roi Midas, roi de Phrygie. Midas ayant préféré la flûte de Pan à la lyre d’Apollon, irrita le Dieu qui pour le punir l’affubla d’une paire d’oreilles d’âne. Midas cachait à tous cette difformité mais son barbier finit par la découvrir. Ne pouvant garder ce secret, il le confia à la terre après y avoir creusé un trou, y poussèrent des roseaux qui au moindre souffle du vent, répétaient  « le roi Midas a des oreilles d’âne … le roi Midas a des oreilles d’âne …  »

Informations :

  • APONEM assisté du Cabinet Emeric & Stephen PORTIER
  • Lundi 3 octobre à 14 heures
  • Hôtel des ventes de CERGY-PONTOISE, 41 rue des Fossettes, 95650 Génicourt.
  • Tél. : 01 34 42 14 50