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Etude Audap & Associés, le 06 Avril 2023

Lorgnette automate Suisse Geneve XIXe Sene et Neisser 1Lorgnette en or jaune ciselé et émaillé polychrome, décorée de frises de coquilles et feuillages alternés, rosace à motifs d’ogives et festons. La partie centrale formée de quatre panneaux en or ciselé et émaillé alternés figurant, deux enfants cueillant des cerises, une nature morte aux fleurs et aux fruits, une urne fleurie et un enfant en prière devant une église, entre deux moulures de demi-perles. 

Les panneaux coulissants découvrant, successivement, une montre et un guichet animé d’automates.

La montre à cadran émaillé blanc, chiffres arabes pour les heures, signée PUYROCHE.

Le guichet, telle une scène de théâtre, laisse paraître une fontaine à colonne surmontée d’une urne, de part et d’autre, deux filets d’eau s’échappent des mascarons, sur un fond émaillé polychrome figurant une loggia.

Au premier plan, un cheval poursuivant un chien. La scène est bordée d’un palmier et d’arbustes en or de plusieurs tons.

Il s’agit d’un décor en « carrousel » tournant autour de la lunette.Lorgnette automate Suisse Geneve XIXe Sene et Neisser 4

Les automates sont décrits dans l’ouvrage d’Alfred Chapuis (1880-1958), Le monde des automates « devant un portique entouré d’arbres avec deux fontaines d’où coulent des filets d’eau, une calèche, un cavalier, un paysan derrière son âne, défilent au son de la musique ».

Le mouvement de l’eau est figuré par deux filets de verre torsadé.

La loupe à vis, le tube central marqué S & N, pour SENE & NEISSER

  • Genève, vers 1805
  • Hauteur :  7,5 cm
  • Poids brut :  189.5 g
  • Estimation : 30.000/50.000€

Dans son écrin en maroquin rouge doré aux petits fers (usure et accidents)

(Accidents et manques, montre et automates hors d’usage, ne permettant pas d’assurer la présence de musique).

lorgnette fig 349 CHAPUISModèle similaire reproduit dans Le monde des automates, Alfred Chapuis et Edouard Gélis, Tome second, n°349, page 66 (collection H. Plisson, Paris).

Une lorgnette de même modèle, catalogue de vente Collection P… Automates, vente du 12 juin 1956, Me Maurice Dernis, galerie Charpentier, ancienne collection Rikoff, N°181, Vente Galerie Georges Petit, 6 décembre 1907.

 

Les montres à automates connurent leur apogée en Suisse et en France entre 1800 et 1840. Outre les montres, les artistes fabriquèrent de menus objets de luxe, tels que miroirs, flacons à parfum, lorgnettes, tabatières … dans lesquels furent insérés des automates lilliputiens et mouvement à musique.

Genève au XIXe devint un centre spécialisé dans la fabrication de ces luxueux objets musicaux révélant l’ingéniosité des artistes dans la création de petits théâtres miniatures animés. Ces objets réunissaient, les talents d’horlogers, joailliers, sertisseur, peintre sur émail qui œuvraient en collaboration.

Les montres et tabatières suisses durent une part de leur succès à la qualité de leur décor émaillé. La peinture à l’émail née en France fut introduite à Genève au XVIIe siècle et se perfectionna grâce à de nouveaux procédés, permettant la réalisation de décor d’une grande finesse et une meilleure solidité de l’émail.

Le décor de notre lorgnette est alternativement gravé et émaillé, il figure deux natures mortes aux fleurs et deux scènes animées d’enfants : enfant en prière et enfants cueillant des cerises.  Les décors émaillés étaient le plus souvent anonyme, non signés, c’est par le jeu des comparaisons qu’ils sont attribués à tel ou tel artiste.  Le thème des enfants cueilleurs de cerises figure sur d’autres boites où il est attribué au peintre émailleur Jean Louis RICHTER (1766-1841), Ventes Sotheby’s juin 2015 N°108 et le 8 juin 2016, N°83. Ce peintre est particulièrement connu pour ses paysages alpins et ses scènes animées d’enfants.

Lorgnette automate Suisse Geneve XIXe Sene et Neisser 2

La montre est signée PUY ROCHE, horloger. La lunette centrale est gravée S&N pour Sené & Neisser, orfèvres.

Philippe SENE s’associe à Philippe DETALLA de 1795 à 1805, puis avec son beau-frère Henry Neisser en 1805. En 1808 après la mort de SENE, Henry NEISSER créa sa propre marque.

Les automates des boites et lorgnettes suisses datés des années 1800 sont couramment attribués à PIGUET & CAPT. Henri Daniel CAPT (1773-1841) et Isaac Daniel PIGUET (1775-1841), furent associés de 1802 à 1811, ils se spécialisèrent dans la création d’objets de vertus et furent les premiers à associer automates et boite à musique dans la création d’objets de grande qualité.

Lorgnette automate Suisse Geneve XIXe Sene et Neisser 5Une partie de la production genevoise de montres et tabatières à automates fut fabriqué pour l’Orient et Extrême Orient. Elles étaient alors le plus souvent fabriquées par paires, en effet miroir. Alfred Chapuis écrit « Les collectionneurs aiment à posséder les deux montres jumelles…cela est un résultat du goût pour la symétrie que les chinois possèdent depuis des siècles … lorsqu’il s’agit de présents, une paire a une grande valeur. C’était même une règle pour les cadeaux faits à un supérieur… »  Alfred Chapuis précise « les boites à musique étaient aussi vendus par paire ».

Les scènes émaillées de ces objets fabriqués par paire étaient « en miroir », l’image étant inversée, comme le reflet de l’autre dans un miroir. C’est une des spécificités de la production genevoise pour le marché chinois.

A ce propos, nous avons comparé notre lorgnette et les photos de celle reproduite dans le catalogue de la vente de Me Dernis, galerie Charpentier en 1956, les décors émaillés y sont effectivement inversés, en effet miroir.

 

BOITE EN OR TABATIERE PIERRE FRANCOIS GRAIS PARIS 1765 1766 SNUFFBOX 1Tabatière rectangulaire à pans coupés en ors ciselés de deux tons montés à cage, sertie de plaques d’agate blanche, les six faces ornées chacune de miniatures ovales figurant un couple et quatre enfants. Il pourrait s’agir des portraits de Louis Philippe d’Orléans duc de Chartres dit « le gros duc », madame de Villemomble, sa fille Anne Camille et les trois enfants du duc de Chartres et de Madame de Villemomble : Louis Etienne, Louis Philippe et Marie Perrine Etiennette future Comtesse de Brossard. Chaque miniature dans un entourage gravé de tors pour les enfants et de branches de laurier et rubans noués pour les miniatures principales du couvercle et du fond.

La gorge de la boîte gravée « Drais à Paris ».

  • Paris, 1765-1766
  • Maître Orfèvre : Pierre-François Drais, reçu en 1763.
  • Dans son écrin en forme, en galuchat doublé de velours beige.
  • Hauteur : 3 ,5 cm, Longueur : 7,5 cm, Largeur : 5,6 cm
  • Poids brut : 177.7 g

Pierre-François Drais (1726-1788), cousin et élève de Jean Ducrollay, bijoutier du roi, place dauphine, fut reçu en 1763 et exécuta de nombreuses tabatières consignées dès 1770 sur les comptes des Menus Plaisirs ainsi que dans les registres des Présents du Roi .Il participa aux cadeaux de mariage du dauphin et du comte d’Artois.BOITE EN OR TABATIERE PIERRE FRANCOIS DRAIS PARIS 1765 1766 SNUFFBOX 5

Il eut pour collaborateurs Tiron de Nanteuil, Charles Ouizille, le graveur Debêche, les miniaturistes Jacques Joseph de Gault et Van Blarenberghe.

Il est l’un des orfèvres les plus renommés de son temps et ses boîtes font partie de grandes collections privées et sont conservées dans de nombreux musées ; notamment au musée du Louvre, au Victoria and Albert Museum, à la Wallace Collection et à Waddesdon Manor.

Comme indiqué dans l’ouvrage de H. NOCQ notre tabatière présente un marquage difficilement lisible caractéristique de l’œuvre de ce joaillier.

Le poinçon de Pierre François DRAIS comprend les initiales PFD (différend : un cœur) la marque rencontrée sur les tabatières de Pierre François DRAIS est le plus souvent PD ou JD avec un différend peu lisible. 

Elle est signée sur la gorge de face, « Drais à Paris » en lettres cursives. Cette signature est identique à celle figurant sur une tabatière à pans coupés, émaillé vert à décor de grisaille de 1769-1770 conservée au musée de Louvre (OA6777) .

L’apparition du tabac au XVIe suscita un vif engouement en Europe, on fume la pipe ou on prise le tabac. Son usage devint un véritable phénomène de mode sous Louis XIV, puis tout au long du XVIIIème siècle.

En France, la tabatière destinée à contenir le tabac à priser connut un véritable succès à la fin du règne de Louis XIV, elle était devenue un accessoire indispensable dans la représentation sociale des hommes et des femmes du siècle des Lumières et sa diffusion se propagea dans toute l’Europe.

Posées sur une table ou logées dans une poche, il s’agît de boites qui doivent fermer hermétiquement pour conserver la poudre de tabac. Elles sont en bois, cuir, argent et or suivant les goûts et les moyens …Rois, seigneurs et dames de cours prisaient, l’art de prendre ou d’offrir une prise faisait alors partie des belles manières.

La fabrication de ces tabatières constitue une des spécialités les plus importantes de l’orfèvrerie au XVIIIe. Les tabatières en or jaune, sont réalisées par des orfèvres bijoutiers spécialisés dans la création de menus objets.

Sous les règnes de Louis XV et Louis XVI, les orfèvres parisiens Ducrollay, Drais et Ouizille étaient spécialisés dans la fabrication de ces précieuses boîtes en or.

De forme contournée dans les premières années du XVIIIe, les tabatières dans la décennie des années 1740 adoptent un modèle rectangulaire plus sobre. La tabatière est alors une « nécessité sociale » attestant de la richesse et du bon goût de son possesseur.

Elles sont en or imitant la soierie à motifs de fleurs, émaillées en plein ou cloisonnées, garnies de gouache, plaques de laque du japon, de pierres ornementales ou comme la nôtre agrémentées de portraits.

Les boites ornées de portraits miniatures sont le plus souvent sertie sur le couvercle d’un portrait ou d’une série de portrait représentant une famille.

Les miniatures étaient initialement placées dans le couvercle, elles se détérioraient au contact de la poussière de tabac, c’est pourquoi vers 1720 les miniatures furent placées sur le couvercle. Elles étaient remises par le monarque, l’empereur, en marque de faveur, de remerciement ou à titre privé en gage d’amitié ou d’Amour.

Notre boite fait partie de cette seconde catégorie, elle fut assurément offerte à titre privé et familial.

Au regard de l’étude des portraits il pourrait s’agir de Louis-Philippe d’Orléans, dit « le Gros », de sa maitresse Mademoiselle Le Marquis dite Madame de Villemomble et de leurs enfants.

Louis-Philippe d’Orléans, dit « le Gros » (1725 – 1785) est fils de Louis, duc d’Orléans, dit « le Pieux » (1703-1752), petit-fils  de Philippe d’Orléans, « Le Régent » . A la mort de son père en 1752, il devient duc d’Orléans, de Valois, de Nemours et de Montpensier. Il est le père de Philippe Égalité, et le-grand-père de Louis-Philippe Ier, roi des Français.                                         

BOITE EN OR TABATIERE PIERRE FRANCOIS GRAIS PARIS 1765 1766 SNUFFBOX 2

En 1743, il épouse Louise Henriette de Bourbon Conti, son mariage ne fut pas heureux, en 1757 il remarqua Marie Pierrette Le Marquis dite Madame de Villemomble (1737-1806) qui devient sa maitresse en titre.

Mademoiselle Le Marquis dite Madame de Villemomble, née le 26 décembre 1737 près de Dinan et morte le 9 février 1806 à Paris, danseuse à l’opéra, eut successivement pour protecteur Gabriel Louis François de Neufville (1731-1794), marquis de Villeroy et Louis Philippe d’Orléans ,duc d’Orléans, Premier Prince du sang.

BOITE EN OR TABATIERE PIERRE FRANCOIS GRAIS PARIS 1765 1766 SNUFFBOX 3Elle eut quatre enfants de ses deux  protecteurs qui pourraient  correspondre aux  quatre  portraits d’enfants figurant sur les panneaux  latéraux de notre boite .

De sa liaison avec  Gabriel Louis François de Neufville de Villeroy, elle eut une fille Anne-Camille, née en 1753, future comtesse de Vassan, qui aurait douze ans sur cette miniature.  

En 1757, elle devient la favorite du duc d’Orléans. De leur union naquit le 21 février 1759 à Paris,  Louis Étienne de Saint-Farre, futur abbé de Cour et dernier abbé de l’abbaye Notre-Dame de Livry sous le nom de Saint-Phar et des jumeaux le 7 juillet 1761, Louis-Philippe, futur comte-abbé de Saint-Albin, et  Marie Perrine Étiennette d’Auviliers, future comtesse de Brossard.

 

 

Les enfants de Mademoiselle Le Marquis furent reconnus par leurs pères respectifs et reçurent une éducation soignée.

Sur ces miniatures, Louis Etienne aurait six ans et les jumeaux, Louis Philippe et Marie Perrine, quatre ans.BOITE EN OR TABATIERE PIERRE FRANCOIS GRAIS PARIS 1765 1766 SNUFFBOX 4

Louis-Philippe d ‘Orléans offrit à Mademoiselle Le Marquis, en février 1767, la seigneurie de Villemomble. Bien que lié à Madame de Montesson qu’il épousera en 1772, il resta ami avec Madame de Villemomble, afin de continuer à la rencontrer « amicalement », il l’autorise même à ouvrir une porte dans le mur du parc de son château du Raincy qui jouxtait la propriété de Villemonble.

Notre boite à caractère familial est à rapprocher de celles conservées dans la collection de James Rothschild à Waddeson Manor,  boite de Jean Marie TIRION réalisée  en 1765-66 , où  figurent huit portraits des filles de Louis  XV  (WI/48/5) ou encore celle du Metropolitan Museum de New York, datée de1749-50 de Jean Ducrollay représentant les membres de la famille royale, portraits de Louis XV et Marie Leszczynska avec leurs enfants (Accession Number 1976.155.21).

Colmar, David I Weiss – Ecuelle en vermeil

 

Ecuelle - Colmar - XVIIe siècle - Daniel I Weiss & Bamberg

Ecuelle – Colmar – XVIIe siècle – Daniel I Weiss

L’étude de Maîtres Éric Beaussant et Pierre -Yves Lefèvre  assistée du cabinet  d’Emeric et Stephen PORTIER présentait une écuelle et un couvercle en vermeil uni lord de la vacation du 29 novembre.

Cette écuelle était, pour le corps de l’orfèvre David I Weiss, Colmar début XVIIe et pour  le couvercle probablement de BAMBERG fin XVIIe – début XVIIIe.

 

Les premiers orfèvres de Colmar étaient d’anciens compagnons travaillant entre le Saint Empire, Augsbourg, Ulm et la Lorraine avant de se fixer dans un atelier à Colmar. 

Dès le XIVe des orfèvres sont recensés à Colmar.

Colmar, de par sa situation géographique, était au cœur d’échanges économiques  entre les Vosges, le Rhin, Strasbourg, Bâle et l’Italie du Nord.

Cette situation géographique conjuguée à l’exploitation de mines d’argent des Vosges et de la Foret noire a favorisé la prospérité de la ville.

Les orfèvres y auront un rôle de premier plan.

Ecuelle - Colmar - Début XVIIe siècle - Daniel I Weiss

Ecuelle – Colmar – Début XVIIe siècle – Daniel I Weiss

Ils reçoivent des commandes d’œuvres civiles et religieuses de la part de couvents et résidences de familles nobles.

La profession va s’organiser, le premier règlement d’orfèvres est rédigé en 1378.

Les pièces sont alors marquées d’un poinçon aux armes de la ville et du  poinçon de l’orfèvre, le  titre est  de13 loths d’argent fin, soit  812,5 millièmes.  

Poincons Colmar debut XVIIe siecle Daniel I WeissDaniel WEISS, fils de Georg  Weiss, orfèvre de Sainte Marie aux Mines. Il est reçu en 1651 et décède en  1674.

Une de ses œuvres est  conservée au musée de l’œuvre Notre Dame à Strasbourg, un vidrecom figurant un vigneron en bois sculpté  polychrome  portant une  hotte sur son dos en argent massif. Un gobelet réalisé en 1669  au musée d’Unterlinden à Colmar.

Informations :

  • Bibliographie : Revue d’Alsace Pierre SCHMITT « Orfèvre et orfèvrerie  à Colmar du Moyen Age à la fin  du XVIIIe »
  • Adjugé : 2.200 euros  (prix marteau) 
  • Mes Beaussant & Lefevre
  • 29 novembre 2019 –  Drouot

Paire de flambeaux – Paris 1708 – Philippe II ROUGEMAILLE

Paire de flambeaux - PARIS 1708 - Philippe II ROUGEMAILLE

Paire de flambeaux – PARIS 1708 – Philippe II ROUGEMAILLE

Sera présentée lors de la vente de Maîtres Pescheteau Badin assistés du cabinet Emeric & Stephen Portier le 22 novembre prochain à Drouot une paire de flambeaux en argent posant sur une base ronde godronnée et gravée d’armoiries timbrées d’un heaume. Le fût cannelé orné de mascarons.

Cette paire a été réalisée par Philippe II ROUGEMAILLE (vers 1666- après 1716) à Paris en 1708.

Philippe II ROUGEMAILLE fils de Philippe I ROUGEMAILLE et petit fils de Jacques ROUGEMAILLE est reçu maître en 1686. Il résidera successivement rue Callande, place Dauphine et au marché neuf.

Ce modèle en argent fondu et ciselé est à rapprocher d’une paire de Michel FILASSIER (collection PUIFORCAT), reproduite dans l’ouvrage d’Henri NOCQ
Ainsi que de deux autres paires conservées au Metropolitan de New York.

Paire de flambeaux, PARIS 1701-1702, Charles Petit Metropolitan NEW YORK - Collection Catherine WENTWORTH, N° d'inventaire 48.187.245a, b, .246a, b Reproduit dans l’ouvrage de Faith Denys, Three Centuries of French Domestic Silver. N° 276

Paire de flambeaux, PARIS 1701-1702, Charles Petit
Metropolitan NEW YORK – Collection Catherine WENTWORTH,

Une réalisée par Charles PETIT en 1701-1702, de même modèle, la base plate armoriée est soulignée de godrons, le nœud de joncs et rubans croisés, le fût de forme tronconique présente un décor de canaux et godrons en relief sommé de quatre mascarons féminins. Le binet droit reprenant le décor de canaux et godrons dans sa partie inferieure.

Ce modèle est répertorié dans l’ouvrage de Michèle Bimbenet- Privat, les Orfèvres et l’orfèvrerie de Paris au XVIIe, sous le nom de modèle en « gaine cannelée ». Il aurait été créé par Nicolas DELAUNAY ou Claude II BALLIN, son succès a perduré pendant le premier quart du XVIIIe.

JEAN MAUZIE - Paris 1734-1735 - Flambeaux - MET

Jean Mauzié – Paris 1734-1735 – MET New York

En témoigne la seconde paire de flambeaux plus tardive, réalisée par Jean MAUZIE en 1734-1735, d’un modèle approchant, également conservée au Metropolitan de NEW YORK (N°48.187.41a, b, .42a).
Il est intéressant de noter les similitudes, le fût et le binet, le décor de canaux et mascarons et l’évolution de la base qui n’est plus plate mais soulignée d’un ombilic, comme on le verra tout au long du XVIIIe.

 

Notre paire porte les poinçons du maitre orfèvre : fleur de lys couronnée deux grains, PR , une maille comme différent, le poinçon de Jurande (lettre P couronné ) , de charge : un A couronné sous la base de chaque flambeau.

PARIS 1708 - Philippe II ROUGEMAILLE (vers 1666- ap. 1716)

PARIS 1708 – Philippe II ROUGEMAILLE (vers 1666- ap. 1716)

Le poinçon du maitre orfèvre répété sur le bord de la base et le binet
La décharge : couronne avec sceptre et main de justice sur le bord de la base.

Par leur densité, leurs proportions : base large et plate, binet altier, leur décor sobre et dense à la fois, cette paire de flambeaux offre le charme puissant des pièces « primitives » de la fin du XVIIe ou tout début XVIIIe.

Informations :

  • Mes PESCHETEAU BADIN
  • Vente : Vendredi 22 Novembre 2019 13:30
  • Exposition : Jeudi 21 novembre de 11 h à 21 h – Ouvert au public
  • salle 3 – Drouot-Richelieu, 9, rue Drouot 75009 Paris

Collection Jean- Claude DELAUNEY – Tasses à vin de Haute Normandie

Maîtres Éric Beaussant et Pierre-Yves Lefèvre disperseront les 23, 24 et 25 octobre prochains à Drouot les Collections de Maître Jean-Claude Delauney, avocat honoraire, ancien Bâtonnier de Caen.
Parmi ces collections un bel ensemble de tasses à vin ou tasses de qualité muséale, de la juridiction de Rouen (Rouen, Cany, Caudebec, Fécamp) et de celle de Caen (Avranches, Bayeux, Caen, Coutances, Villedieu les Poêles).

Tasse a vin Cany Caudebec Fecamp

On a longtemps parlé de façon impropre de tasse à cidre pour ce modèle caractéristique, propre à la Haute Normandie.
Modèle en argent uni, large et généreux, à fond plat sans décor, si ce n’est le nom du propriétaire sur le bord et l’appui pouce, gravé de feuillage ou d’une scénette accompagnée d‘un aphorisme.

Il s’agit de tasse à oreille ou tasse à vin commandées aux orfèvres par les négociants, les cultivateurs, tanneurs, toiliers….

Certes la Normandie est plus une région de cidre que de vin, mais on sait qu’ au XVIIIe quelques parcelles de vigne étaient cultivées sur les coteaux de la Seine.
Ces tasses constituaient surtout une valeur refuge.

Tasse a vin Juridiction de RouenCes tasses portent toujours le nom de leur propriétaire (homme ou femme !) parfois agrémenté d’un motif décoratif, plume, branche ….

Le modèle de ces tasses évolue au cours du temps.
A la fin du XVIIe – début du XVIIIe les appuis pouces sont en forme de coquille gravés de motifs feuillagés, comme l’illustre la tasse N° 138 de la vente : Tasse à vin en argent uni marqué « G.NEEL». L’anse anneau à appui pouce découpé gravé de feuillages. ROUEN 1712, Maître Orfèvre: Daniel II MAMEAUX.

Dans les années 1720 apparait la mode des gravures de devises ou aphorismes qui perdurera jusque vers 1780.
Ces devises ont pour sujet l’Amour, les appuis pouce sont gravés de putto et portent des devises sans équivoque « Flambeau de l’amour » ( N°131- Fécamp vers 1760), « Je n’en veut qu’à vous » (N°128, CANY, deuxième moitié XVIIIe, Maître Orfèvre: Pierre DESHAYS), « L’amour nous unit » (N°129, CAUDEBEC vers 1770, Maître Orfèvre: Jean-Jacques AMELINE) « Je le porte partout » (N°130, FECAMP vers 1755 – 1757 )

Certains sont empreints d’humour, tel celui figurant un amour ailé tenant une flèche et un tourne broche fiché de cœurs, gravé «J’EN FAIS DES ROTIES » !! . (N°142, ROUEN 1715).
Autre sujet : le jeu, « LE CABRIOLE » (N°139, Rouen 1765), le vin « Au petit cabaret » (N°141, ROUEN 1756-1762).

Outre ces tasses à vin normandes seront présentés des tastes vin ou goutes vin en argent uni à ombilic posant sur une petite bâte filetée de BORDEAUX (N°219 & 220).
Modèle propre à Bordeaux, uni de forme tronconique évasée, sans anse dont le fond constitue un ombilic fortement bombé.

Goute Vin Bordeaux

Figurent également à la vente plusieurs tasses à vin plus classiques à décor de godrons tors et frises de points, l’anse serpents affrontés de Falaise (N°173) , Paris (N°191 et 192), de Bourgogne : Macon (N°248 & 249), Beaune (N°250) ou uni, Angers (N°244), Orléans (N°251)…

Tasse de chasse Saint Maixent XVIIIe siecleEnfin une rare tasse de chasse de Saint Maixent, de forme oblongue à légers contours, les bords incurvés godronnés, présentant à l’extrémité un anneau de suspension à attache cordiforme.
Les tasses de chasse sont de forme ovale à fond arrondi munies d’un anneau de suspension à une extrémité, elles étaient destinées à être glissées dans la poche lors de chasses. Elles se rencontrent principalement dans les juridictions d’Angers et de Poitiers.

 

Information :

  • Vente aux enchères – Drouot Richelieu – Salles 5 & 6
  • Mercredi 23 octobre à 13h30 : Livres et orfèvrerie
  • Expositions Publiques : mardi 22 et mercredi 23 octobre 2019

Collection Jean- Claude DELAUNEY – Boites de toilette VALOGNES, Jean-François Jobart

Paire de boites de  toilette - VALOGNES 1730 -1748 -  Maître Orfèvre : Jean-François JOBART

Paire de boites de toilette – VALOGNES 1730 -1748 – Maître Orfèvre : Jean-François JOBART

Maîtres Éric Beaussant et Pierre -Yves Lefèvre disperseront les 23, 24 et 25 octobre prochains à Drouot les Collections de Maître Jean-Claude Delauney, avocat honoraire, ancien Bâtonnier de Caen.

Ces collections ont été constituées sur trois générations, parmi elles un bel et rare ensemble de pièces d’orfèvrerie française des juridictions de Rouen, Caen, Bordeaux, de la généralité de Paris ….

Y figure une paire de boites de toilette rondes de VALOGNES 1730-1748, du maitre orfèvre Jean-François JOBART (père) reçu en 1711.

Elles sont bordées de godrons, ceinturées d’un décor d’entrelacs feuillagés et volatiles sur fond amati. Boite de toilette rinde Valognes Jobart

 

Les couvercles sont gravés de larges armoiries d’alliance timbrées d’une couronne comtale aux armes d’alliance de Michel Picot, Seigneur de Beauchesne, né en 1652, mort en charge en 1730, secrétaire du Roi en 1695, demeurant à Saint Malo et de Marie Vivien de la Vicomté (1674-1740).

Famille d’origine écossaise, installée en Normandie puis à Saint Malo, enrichie dans le commerce avec Cadix et l’armement maritime.

Boite ronde Jobart POINCONS VALOGNES

Poinçons de Maison commune, de charge et Maître Orfèvre. VALOGNES 1730 -1748 – Maître Orfèvre : Jean-François JOBART

Elles portent sur les fonds et les couvercles les poinçons de Maison commune, de charge et celui du Maître Orfèvre.

Ces boites proviennent d’un nécessaire de toilette. Nécessaire qui comprenaient miroir, boites à éponges, bassin et aiguière, boites à poudre, pots à fard…  liés au cérémonial de la toilette apparu au XVIIe.

La toilette était un moment de représentation qui avait lieu dans la chambre, lieu de réception et de paraitre plus que d’intimité. Elle a donné lieu à la création d’objets somptueux dont nos boites témoignent.

 

Nos boites sont à rapprocher d’une paire de boîtes de Jean François JOBART père, orfèvre à Valognes, de dimensions plus réduites (26870 A-B), ainsi qu’une autre paire de boites de toilette, de Jacques Agasse Maitre Orfèvre à Caen (inv.26870 C-D), toutes deux conservées au musée des Arts Décoratifs de Paris, de modèle très proche.

Informations :

  • Vente aux enchères – Drouot Richelieu – Salles 5 et 6
  • Mercredi 23 octobre à 13h30 : Livres et orfèvrerie – EXPOSITIONS PUBLIQUES
  • Mardi 22 octobre de 11h à 18h  Mercredi 23 octobre de 11h à 12h
  • BEAUSSANT LEFÈVRE – Commissaires-priseurs 32, rue Drouot 75009 Paris – 01 47 70 40 00

 

Aiguière en Vermeil

« Une Collection » – Maitres Pescheteau – Badin

AIGUIERE VERMEIL XIX siecleL’étude de Mes Pescheteau Badin commissaires-priseurs, assistée du cabinet d’Expertise ’Emeric & Stephen Portier, présentera une aiguière en vermeil lors de la vente « Une collection » du 27 mars 2019 à Drouot.

Cette aiguière de belle facture pose sur un piédouche souligné de trois captifs en véritable ronde bosse symbolisant des nations vaincues.

La panse décorée en repoussé d’une scène à l’antique figure la construction d’un pont sous le regard de soldats romains armés de lances. A l’arrière-plan, en bas-relief une ville fortifiée, un camp militaire et une troupe de cavaliers en manœuvre.

BAS RELIEF 1 Aiguiere en vermeil du XIXe siecleBAS RELIEF 2 aiguiere en vermeil du XIXe siécle

Il pourrait s’agir d’un épisode des guerres daciques menées par l’empereur Trajan. Guerres au cours desquelles Trajan fit construire un pont enjambant le Danube à Drobeta.

 

L’épaule est animée de putti architectes et musiciens, ornée de trois cartouches, illustrant deux des douze travaux d’Hercule: Hercule terrassant le lion de Némée et la biche de Cérynie et au centre d’armoiries.

ANSE Aiguiere vermeil XIX siecleLe col orné d’enroulements feuillagés et le versoir d’un officier romain tenant sur sa cuisse un bâton de commandement. L’anse fondue formée d’un faune et d’un animal à corps d’homme, l’attache en mufle de canidé.

Datée du XIXe, elle est dans le goût Baroque par sa forme et la richesse de son décor. Elle rappelle en ce sens l’aiguière de Lomellini conservée au Victoria & Albert muséum.

Lomellini_Ewer_and_Basin

Bassin & Aiguière Lomellini – V&A Museum

 

Elle est marquée de trois poinçons sur la base : « F » dans un écu sur fond strié, couronné, répété deux fois et le monogramme AC dans un ovale. Ces poinçons sont répertoriés dans l’ouvrage de Marc Rosenberg (1851-1930) historien de l’orfèvrerie allemande.

M. Rosenberg a étudié la totalité de la collection d’orfèvrerie du baron Mayer Carl Von Rothschild (1820-1886). Passionné par l’orfèvrerie le baron de Rothschild avait réuni une importante collection d’orfèvrerie essentiellement allemande, où se côtoyait des pièces extraordinaires de qualité muséale, tout comme des copies…

POINCONS aiguiere en vermeil XIX siecle

Lors de cette étude M. Rosenberg releva quantité de poinçons dont ce «  F » dans un écu, sur une tasse datée du XVIIe,classé comme « poinçon inconnu » (N°9553, Der Goldschmiede Merkzeichen).

Informations :

  • Vente « Une Collection »
  • Vente : Mardi 27 Mars à 14:15 à Drouot Richelieu – Salle 06
  • Exposition : Lundi 25 mars de 11h à 18h & Mardi 26 mars de 11h à 18h & Mercredi 27 mars de 11h à 12h

Bague Cachet  » Deo Juvante « 

BAGUE DEO 1Maitre Éric Boureau assisté du cabinet d’expertise Emeric & Stephen Portier présentera le samedi 15 décembre 2018 une bague en or jaune et argent, formant cachet.

La matrice de forme quadrilobée en lapis lazuli porte la devise « Deo Juvante » (Avec l’aide de Dieu). L’anneau est épaulé de deux anges, un portant un glaive, le second une croix. Elle est datée dans l’anneau : 20 juillet 1850.

Notre bague témoigne du goût pour l’historicisme au XIXe, en particulier pour le Moyen Age. Les créations de Jean Valentin Morel, François Désiré Froment Meurice, Jules Wiese…illustrent cet engouement pour les bijoux néogothiques en vogue principalement sous la Restauration et la Monarchie de Juillet.

Une bague identique, datée du 2 juin 1853, figurait dans la succession de feus Monseigneur le Comte de Paris et Madame la Comtesse de Paris lors de la vente du 14 octobre 2008 chez Christie’s.

A noter la date du 20 juillet 1850 gravée dans l’anneau de notre bague, qui correspond à la date de la première communion de Louis Philippe Albert d’Orléans, Comte de Paris (1838-1894). La première communion fut célébrée dans la chapelle catholique Française de Londres, lors de l’exil de Louis Philippe et de la famille royale après la Révolution de 1848. (Estampe de A.Bayot, Musée Carnavalet, Histoire de Paris).

La bague est présentée dans un écrin de la maison DUPONCHEL & Cie, rue Neuve Saint Augustin 47, Paris.

Henri Duponchel (1794-1868) a été associé à Jean-Valentin Morel entre 1842 et 1846, leur entreprise Morel & Cie était une des plus en vues à Paris. Elle répondait à l’engouement d’alors pour les Arts du passé.

La boutique était installée au 39 rue Neuve-Saint-Augustin. « Dès son début, elle attira l’attention des hommes du métier, aussi bien que celle des amateurs avisés. Ses belles et riches montures de joaillerie, sa précieuse orfèvrerie, furent très remarquées lors de l’Exposition de 1844, et Morel y fut récompensé d’une médaille d’or… Il avait envoyé un grand nombre d’objets remarquables : coupes, buires, coffrets, châtelaines ou bracelets enrichis de petites figurines d’enfants et d’émaux délicats.

Jean valentin Morel écrit « En 1842, je m’associai avec M. Duponchel, et je puis dire, avec un certain orgueil, que, pendant la période de notre association, la maison que nous avions fondée sut faire reprendre à l’orfèvrerie française la haute position qu’elle occupait avant 1789 ».

Henri Duponchel est alors directeur artistique, il marie volontiers dans ses créations, l’or, l’argent oxydé, les pierres dures et l‘émail. Suite à des tensions entre les deux associés et à l’issue de deux procès (1848 et 1849) les deux hommes se séparent. Henri Duponchel reprend la société qui prend le nom de Duponchel & Cie. Il poursuivra son acticité d’orfèvre jusqu’à sa mort en 1868.

Info Pratiques :

  • Vente le samedi 15 Décembre 2018
  • Me Eric BOUREAU
  • 62 rue Gambetta, 50200 Coutances
  • Tél : +33 2 33 19 01 80

Bagues d’homme – Collection Yves Gastou

Bague collection yves Gastou 1L’école des arts joailliers expose une partie de la collection de bagues de l’antiquaire Yves Gastou.

Répartie en plusieurs vitrines, l’exposition est classée par thèmes : néoclassique, chevalerie, gothique, religieux, vanités, ethnique et curiosités.

Dans une mise en scène sobre, deux pièces aux murs recouverts de lourds rideaux rouges et bleus, vitrines droites, la plus importante est en forme de croix, dans lesquelles se déploie la collection.

L’œil est étourdi par tant d’objets, passant de bagues ornées d’intailles à des bagues de « bikers », d’armoiries classiques aux têtes de mort.

Un grand écart visuel, une amusante gymnastique avec le « bon goût », une découverte des époques et des styles. On se régale!Bague Collection Yves Gastou 4

Une surprenante ambiance « néogothique » où se mêle pic cierge, chasuble, Anges en prière et Jeanne d’Arc , là où l’on s’attendait à trouver des meubles design, plus contemporains ..

A voir, pour la Joie de nos yeux!

Informations Pratiques :

  • ÉCOLE DES ARTS JOAILLIERS
  • 31, rue Danielle Casanova, 75001 Paris
  • Exposition du 5 octobre au 30 novembre 2018
  • Entrée libre du lundi au samedi de 12h à 19h

 

Boite en or – Napoléon III – Maison Moulinié, Bautte & cie – Gabriel Aristide Passot

BOITE OR NAPOLEON III PASSOTBOITE OR NAPOLEON III PASSOT 1Maitres Xavier de la Perraudière et Florian d’Oysonville  présenteront le 24 octobre 2018 assistés du cabinet d’Emeric et Stephen Portier une boîte en or jaune guilloché et argent de forme rectangulaire, les angles arrondis sertis de diamants ronds de taille ancienne. Les bords soulignés de frises de fleurs et de fruits rehaussées d’émail translucide bleu.

Le couvercle à charnière orné au centre d’une miniature polychrome sur ivoire figurant l’empereur Napoléon III portant les insignes et le collier de Grand Maître de la Légion d’honneur, signée Passot en bas à droite, d’après l’œuvre de Franz Winterhalter, dans un entourage de diamants.

Elle est marquée sur la gorge « Dumoret Joaillier rue de la Paix N°5 » et contient un document autographe précisant : «  Cette tabatière a été donnée par l’Empereur Napoléon III à Monseigneur G.Darboy, Archevêque de Paris, sénateur, Grand aumônier de l’Empereur, Grand Officier de la Légion d’Honneur. Ce bijou échut en partage à Ernest Crussard, son propre neveu » 

BOITE OR NAPOLEON III PASSOT 2

Cette boite a été réalisée par la maison Moulinié, Bautte & Cie, dans les années 1819-1838.

Moulinié, Bautte & Cie est une Maison Suisse spécialisée dans la création de montres et objets de vertu.

Jean-François Bautte horloger-bijoutier est issu d’un milieu ouvrier, orphelin alors qu’il est encore très jeune, il est placé en apprentissage dans les différents métiers de monteur de boîtes, guillocheur, horloger, bijoutier… En 1793 Jean-François Bautte présente ses premières créations et fonde la manufacture Moulinié & Bautte en association avec Jacques-Dauphin Moulinié. En 1804, Jean-Gabriel Moynier s’associe aux deux hommes et la manufacture prend le nom de Moulinié, Bautte & Cie. La maison Moulinié, Bautte & cie dépassera les frontières suisses pour s’implanter à Paris.

BOITE OR NAPOLEON III PASSOT 6Gabriel Aristide PASSOT (1797-1875)

Peintre en miniature, il exposa aux salons de 1824 à 1870, il fut nommé peintre en miniature de Napoléon III.

Ses œuvres sont exposées au musée Carnavalet, au petit Palais, au château d’Arenenberg…

Notre boite est à rapprocher de deux boites en or de Maurice Meyer (1838-75), chacune ornée d’une miniature figurant Napoléon III signée Gabriel Aristide Passot d’après Franz Xavier Winterhalter, une reproduite dans l’ouvrage Bijoux à Portait de Diane Scarisbrick (Fondation Napoléon , donation Lapeyre) , l’autre conservée dans les collections de miniatures de sa Majesté la Reine ( Royal Collection Trust – RCIN19113 )

Elle reflète la tradition royale puis impériale consistant à offrir des boites à portraits ou des médaillons en cadeau diplomatique, récompense ou signe de reconnaissance. A la chute de Napoléon III les tabatières en or à portait disparaitront.

Le document autographe que renferme cette boite met en lumière la personnalité de Georges Darboy (1813-1871) à qui cette boite a été offerte par l’Empereur.

Georges Darboy évêque de Nancy puis archevêque de Paris, sénateur, fut le grand aumônier de Napoléon III. Arrêté par ordre de la Commune, détenu en otage à la prison de Mazas, il fut fusillé à la Roquette le 24 mai 1871.

Léon Bloy, dans son récit intitulé « Celle qui pleure », évoquant une apparition de la Sainte Vierge survenue en 1846, narre cette anecdote : « L’exécution de Mgr Darboy lui aurait été prédite par Maximin Giraud, un des jeunes voyants de la Salette, le 4 décembre 1868, au cours d’une entrevue au cours de laquelle Mgr Darboy s’était exprimé de manière négative sur les apparitions de la Vierge Marie qui eurent lieu en 1846 à la Salette

«  – Votre prétendue Belle Dame, dit l’archevêque au jeune homme, il est stupide, son discours. – Monseigneur, répondit Maximin avec force, il est aussi vrai que la Sainte Vierge m’est apparue et qu’elle m’a parlé, qu’il est vrai qu’en 1871 vous serez fusillé par la canaille.

Aux personnes qui, trois ans plus tard à la prison de La Roquette où il était détenu, tentaient de le sauver MGR Darboy répondait «  C’est inutile, Maximin m’a dit que je serai fusillé. »

Son corps fut retrouvé dans la fosse commune du Père Lachaise. Après la Commune, il reçut des obsèques nationales et fut inhumé à Notre Dame de Paris.

Condition report :BOITE OR NAPOLEON III PASSOT POINCON 3

  • Poinçons : Porte sur la gorge le poinçon de garantie pour les ouvrages d’origine étrangère (Tête d’égyptien) et sur le fond intérieur trois poinçons (lettre G dans un cartouche et poinçon d’orfèvre: initiales « MB&C » inscrites dans un losange répétés deux fois)  
  • Bon état général, rayures d’usage, petits éclats à l’émail, manque quelques-uns des rivets sur le bord du couvercle
  • Longueur : 91 mm — Hauteur : 23 mm — Largeur : 62 mm — Poids brut : 190g

Informations pratiques :

  • Vente : le 24 octobre à ANGERS
  • Frais de vente : 21 %
  • Contact : contact@laperraudiere.fr