Micromosaïques

On désigne par le terme micromosaïque, une mosaïque constituée de minuscules plaquettes taillées dans des baguettes de verre, smalti filati ou tesselles.

Un chimiste italien, Alessio Mattioli, a mit au point en 1731 une composition de poudre de marbre, d’huile de lin et de pigments qui permettait d’obtenir un matériau flexible étirable en longues et fines baguettes sectionnées en petits morceaux. Les smalti de taille infiniment petite permettaient à la micromosaïque de rivaliser avec la peinture. Pour les fixer sur le support encollé, le mosaïste utilise des pincettes, les éléments découpés dans des baguettes de verre filé ne mesurent alors que quelques millimètres. Plus leur nombre est important, plus l’objet est de qualité et le rendu pictural.  L’assemblage des smalti fixés sur un support rigide est poli et ciré puis inséré dans une monture de verre noir ou d’onyx et enfin serti dans des montures en or jaune ou argent.

La micro mosaïque connait son âge d’or entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle. C’est à Rome qu’elle est née, Giacomo Raffaelli (1753-1836) fut l’un des premiers à travailler en «mosaico in picolo», son atelier était situé place d’Espagne et c’est chez lui qu’eut lieu la première exposition en 1775. En 1820, il existe dans la ville plus de vingt ateliers. A la suite de Rome des ateliers se créent dans les principales villes d’Italie.

Les œuvres utilisant ce procédé de fabrication sont pour beaucoup des souvenirs de voyage rapportés par les jeunes gens, les collectionneurs et amateurs d’œuvres d’art issus de la haute-bourgeoisie européenne, qui à la fin du XVIIIe et début du XIXème entreprennent leur « Tour en Italie ». Grâce à ces voyageurs les micromosaïques circulent en France, Angleterre et Russie.

Les œuvres en micromosaïque sont aussi présentées lors des expositions universelles du XIXème siècle, elles connaissent un immense succès et sont acquises par une clientèle de connaisseurs, par les souverains européens et des collectionneurs notamment anglo-saxons.

On retrouve ces plaques de micromosaïque sur des boites, des bijoux : broche, bouton, boucles d’oreilles, colliers mais aussi sur des vases, des pendules, plateau de tables… Elles sont montées en Italie mais aussi exportées. Les bijoutiers-orfèvres et ébénistes étrangers les adaptent à leur propre production.

Les micromosaiques reproduisent souvent des peintures ou gravures célèbres. Elles ont pour sujet de prédilection les monuments de la Rome Antique, comme l’illustre cette paire de pendants d’oreilles présentée chez Mes Beaussant Lefèvre.
Paire de pendants d’oreille en or jaune ornés de motifs piriformes et rectangulaires en Micromoasaiquemicromosaïque représentants des monuments. (Vue du Forum à Rome, ruines du temple de Vespasien).

Travail italien du XIXe siècle

  • Vendu 3.125 € frais compris
  • Mes Beaussant Lefèvre
  • Vente du 1 er décembre 2015 – Lot 208

Outre les sujets antiques sont representés la basilique Saint-Pierre, des reproductions de peintures de grands maitres italiens ou français, des sujets naturalistes…

Les sujets les plus rares figurent des personnages et des paysans italiens comme cette broche adjugée par Mes Pescheteau Badin.

Broche Microcosmique

Broche Micromosaïque « Paysage » – XIXème siècle.

Broche de forme ovale en or jaune ornée d’une micromosaïque « Paysage ».

  • XIXème siècle
  • Vendu 3.500 € frais compris
  • Mes Pescheteau Badin
  • Vente du 8 décembre – Lot 130

Le pont Lucano et le mausolée de Plautii à Rome d’après une gravure.Pont Lucano

Le recueil de gravures, vues topographiques «  Nuova raccolta di 100 vetudine antiche della citta de Roma e sue vincinanze incise a bulino » Domenico Pronti Rome 1795, était utilisé comme sources d’inspiration pour la réalisation des micromosaïques

 

Les Pietra dura sont, à la différence des micromosaïques, des marqueteries de pierres dures : agate, jade, cornaline, malachite, lapis-lazuli mais aussi turquoise, nacre ou encore corail. Si la technique est ancienne en Italie pour des objets usuels comme de décoration (boites, cadres, coffres…), les bijoux commencent à être popularisés à la fin du XVIIIe et surtout au cours du XIXe siècle, comme pour les micros mosaïques.

Ces marqueteries sont, elles aussi, ajustées et collées dans un entourage en onyx et le plus souvent serties dans des montures en or. Les motifs floraux sont les plus courant, on trouve aussi des animaux, des coquillages, des papillons…

Bracelet articulé en or jaune composé de cinq motifs ovales décoré en micromosaïque polychromes de fleurs dans des entourages de grecques.

  • XIXe siècle
  • Vendu 875 € frais compris
  • Mes Beaussant Lefèvre
  • Vente du 1 er décembre 2015 – Lot 212

Bracelet Micromosaique